La fonction publique fabrique-t-elle des travailleurs épuisés ?

jeudi 3 avril 2025

Quand on parle de fonction publique, on pense souvent à nos règles, nos statuts, nos concours... Mais qu’en est-il ailleurs ? Et si regarder au-delà de nos frontières nous permettait de mieux comprendre notre propre modèle ?


Dans cet épisode, Emmanuel Laurent, ancien chef de division du service social à Lausanne, partage son expérience du service public suisse. Il y évoque une culture de la proximité, un rapport au management moins hiérarchique, et des trajectoires professionnelles bien différentes de celles qu’on connaît en France.

Un échange passionnant pour tous ceux qui s’interrogent sur les mutations en cours dans la fonction publique française.


Présentation de l'invitée : Jonathan Loyarte

« On peut avoir un agent très engagé, passionné, compétent, qui se retrouve en arrêt parce qu’il n’a pas pu dire stop à temps. »


Jonathan Loyarte est président de l’Observatoire des risques psychosociaux (RPS), un organisme engagé dans l’écoute et l’accompagnement des agents du secteur public confrontés à la souffrance au travail.


Formé à l’intervention sociale et à la médiation, il agit aujourd’hui au croisement du dialogue social, de la prévention et de la reconstruction professionnelle.


Questions abordées dans l’épisode

  • Pourquoi parle-t-on si peu de charge mentale dans la fonction publique ?
  • Comment les agents expriment-ils leur mal-être ?
  • Quelle est la responsabilité des managers et des institutions ?
  • Peut-on prévenir l’épuisement dans des services déjà sous tension ?
  • Quels leviers pour réhabiliter le collectif et recréer de la reconnaissance ?


Décryptage des idées clés

La charge mentale, un impensé structurel dans la fonction publique

La charge mentale ne se limite pas à la quantité de travail : elle s’accumule par la dispersion des tâches, la gestion invisible du lien aux usagers, et le sentiment de devoir toujours « compenser ». L’organisation du travail n’intègre pas assez ces dimensions pourtant décisives.


L’agent loyal et silencieux : un profil à risque

Beaucoup d’agents très engagés finissent en burn-out… parce qu’ils n’ont pas été entendus. Jonathan évoque la typologie de ceux qui « tiennent » jusqu’à la rupture, faute de reconnaissance ou d’espace de parole. Le problème n’est pas la personne, mais l’absence de régulation.


Réhabiliter le collectif, recréer des espaces de régulation

Pour prévenir l’épuisement, il faut sortir du tout individuel : recréer du collectif, organiser des temps d’échange métier, mettre en place des espaces de discussion… Et ne pas attendre que le conflit ou la maladie s’installe pour réagir.


Une idée, une parole à porter, un projet à construire ? Écrivez-nous. Ici, la discussion n’est pas un détour...

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