Former les élus, un levier pour améliorer les conditions de travail des agents publics

Les élus locaux sont au cœur de l’action publique territoriale. Leurs décisions, leur posture, leur manière de collaborer influencent directement le quotidien des agents publics. Pourtant, la question de leur formation reste marginale dans les débats. Dans cet épisode, Aurélie Dolé partage son expérience d’agente territoriale confrontée à des attentes floues ou mouvantes. Elle propose un éclairage nuancé : former les élus, non pour les professionnaliser au sens technocratique, mais pour permettre une relation de travail plus claire, plus respectueuse et plus soutenable pour les équipes.

Présentation de l'invité : Aurélie Dolé

« Quand les élus ne savent pas ce qu’ils peuvent faire, ils attendent parfois des agents qu’ils fassent tout. »

Aurélie Dolé a longtemps été DGS dans une commune rurale. C’est dans ce contexte qu’elle a pris la mesure de ce que la formation — ou l’absence de formation — des élus change dans les relations de travail. Son témoignage met en lumière les zones d’inconfort que peuvent vivre les agents, mais aussi les marges de progrès possibles pour construire un meilleur dialogue entre élus et fonctionnaires.

Questions abordées dans l’épisode

  • En quoi la formation des élus peut-elle améliorer le quotidien des agents territoriaux ?

  • Quelles tensions naissent du flou des rôles entre élus et fonctionnaires ?

  • Comment les agents peuvent-ils poser un cadre professionnel sans se heurter aux élus ?

  • Quels espaces de dialogue créer pour fluidifier les coopérations ?

  • Comment renforcer la légitimité de la parole professionnelle dans l’action publique locale ?

Décryptage des idées clés

Une meilleure connaissance des rôles favorise un cadre de travail plus stable

Lorsque les élus disposent de repères clairs sur leurs prérogatives, leur articulation avec l’administration et les limites de l’organisation, les agents peuvent travailler dans un environnement plus lisible. Cela limite les malentendus, les injonctions contradictoires et les zones grises dans la prise de décision.

La formation des élus peut renforcer la reconnaissance du professionnalisme des agents

Aurélie souligne qu’un élu mieux informé mesure plus facilement la technicité, les contraintes et les responsabilités des agents publics. Ce regard ajusté permet de poser une relation de coopération plus équilibrée, dans laquelle les agents ne sont pas réduits à une fonction d’exécution, mais reconnus comme des contributeurs à part entière de l’action publique.

Mieux outiller les élus, c’est aussi alléger la charge implicite portée par les agents

En l’absence de formation, les agents se retrouvent souvent à compenser les flous décisionnels : expliquer le fonctionnement, recadrer les demandes, arbitrer dans l’ombre. Ces tâches, bien que nécessaires, ne sont ni nommées ni valorisées. Offrir aux élus une montée en compétence, c’est aussi permettre aux agents de se recentrer sur leur cœur de métier, et de travailler dans un cadre plus soutenable.

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