« Dialogue social », tout le monde en parle, mais peu en font un levier stratégique. Pourtant, face aux défis actuels d’attractivité, de fidélisation et de qualité de vie au travail, cette approche pourrait être décisive pour la fonction publique. Avec Jean Grosset, nous explorons pourquoi et comment le dialogue social peut devenir un outil puissant pour améliorer durablement les conditions de travail dans les administrations.
Pourquoi ce sujet est-il essentiel ? Parce que la fonction publique fait face à une crise de recrutement et à des tensions internes croissantes, auxquelles seule une approche renouvelée du dialogue social peut répondre.
« Il faut que les syndicats rendent des services. Il faut qu’un agent sache que s’il va voir son syndicat, il aura une réponse, il aura une aide. »
Jean Grosset est directeur de l'Observatoire du dialogue social à la Fondation Jean Jaurès, une fondation reconnue pour ses analyses régulières sur les avancées et reculs du dialogue social, et vice-président délégué du CESE (Conseil économique, social et environnemental).
Ancien syndicaliste, il possède une expertise approfondie et pragmatique sur les dynamiques syndicales et les pratiques de négociation. Il possède une riche expérience syndicale et institutionnelle qui lui permet d’avoir une vision claire et réaliste du dialogue social dans la fonction publique.
Un dialogue social limité par le cadre actuel
Jean Grosset explique que le dialogue social dans la fonction publique souffre d’un manque de souplesse et d’une faible décentralisation. La négociation sur les conditions de travail reste souvent trop générale, limitant ainsi son efficacité pratique.
Un changement de méthode plutôt que de discours
Plutôt que de multiplier les déclarations d’intention, Jean Grosset plaide pour une évolution des pratiques concrètes. Cela suppose une écoute active, une transparence dans les échanges et une meilleure prise en compte de la parole des agents, notamment à travers des espaces réguliers de discussion.
Mieux structurer les outils du dialogue social
Pour Jean Grosset, le dialogue social doit aussi s’appuyer sur des services concrets rendus aux agents. Il évoque par exemple l’intérêt de mettre en place des permanences syndicales régulières, accessibles à tous, pour répondre aux questions juridiques, accompagner les démarches individuelles ou collectives, et mieux faire connaître les droits. Ces services pratiques donnent du sens à l’action syndicale et renforcent la confiance dans les instances de dialogue.
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