Mobilité, égalité, recrutement : comment la fonction publique se transforme

Que signifie être DRH de l’État ? Avec 5,7 millions d’agents publics, les ressources humaines dans la fonction publique relèvent d’un exercice sans équivalent.

Dans cet épisode, Mathilde Icard revient sur son parcours et décrypte les grandes évolutions du métier RH dans la sphère publique. De la mobilité interversants à l’égalité professionnelle, en passant par l’adaptation à la crise sanitaire, elle partage une vision lucide, exigeante et incarnée du service public en transformation.

Présentation de l'invité : Mathilde Icard

« On ne gère pas 5,7 millions de personnes comme une entreprise. Il faut trouver de la souplesse dans la structure. »

Mathilde Icard est administratrice territoriale, issue de l’INET, avec près de vingt ans de parcours dans la fonction publique territoriale.

Depuis deux ans, elle occupe un poste de cheffe de service à la DGAFP, la direction qui pilote les ressources humaines de l’État et assure la cohérence des politiques RH à l’échelle interministérielle. Elle y défend une vision décloisonnée et exigeante de la gestion publique des agents.

Questions abordées dans l’épisode

  • Quel est le rôle exact de la DGAFP aujourd’hui ?

  • Que représente la fonction RH à l’échelle de l’État ?

  • Comment la mobilité entre versants est-elle perçue et encouragée ?

  • Quels sont les grands chantiers RH récents : crise sanitaire, télétravail, diversité ?

  • Quelles tensions entre transformation des pratiques et cadre statutaire ?

  • Quelles pistes pour améliorer l’attractivité des métiers publics ?

Décryptage des idées clés

La DGAFP, DRH de l’État… et bien plus

Mathilde Icard rappelle que la DGAFP agit à deux niveaux : comme DRH de l’État, mais aussi comme acteur transversal entre les trois versants de la fonction publique (État, hospitalière, territoriale).

Elle pilote les grandes orientations en matière de ressources humaines, assure la cohérence des pratiques et accompagne les ministères dans la mise en œuvre. Une direction ancienne, fondée en 1945, mais en constante évolution.

La mobilité entre fonctions publiques, une richesse encore trop rare

Forte de son expérience dans la territoriale puis à l’État, Mathilde Icard défend la mobilité interversants comme un levier de transformation, d’ouverture et de montée en compétences.

Elle constate néanmoins que cette culture reste à consolider, tant pour les agents que pour les employeurs. Valoriser ces parcours croisés permettrait de mieux faire circuler les pratiques et les talents au sein du service public.

La transformation RH s’accélère… mais reste sous contrainte

Télétravail, égalité professionnelle, diversité, formation, crise sanitaire : les chantiers sont nombreux et la DGAFP y joue un rôle actif.

Pourtant, ces évolutions doivent s’articuler avec un cadre statutaire complexe, parfois perçu comme rigide.

Pour Mathilde Icard, le défi consiste à conjuguer souplesse dans les pratiques et stabilité des principes. Elle insiste aussi sur la nécessité d’un travail collectif avec les ministères, les agents, et les partenaires sociaux.

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