La nature ne fait pas de reporting : sortir du mythe de la performance

Et si les organisations publiques avaient plus à apprendre de la biologie que du management privé ? Dans cet épisode inspirant, le biologiste Olivier Hamant nous invite à changer notre regard.

Face à la tentation de la performance à tout prix, il plaide pour une logique de robustesse — cette capacité à rester viable malgré les perturbations. Un échange salutaire, à rebours des discours dominants sur l’efficience.

Présentation de l'invité : Olivier Hamant

« Ce n’est pas la performance qui sauve un système, c’est sa robustesse. »

Olivier Hamant est biologiste, directeur de l'institut Michel Serres, chercheur à l’Inrae et auteur de plusieurs ouvrages, dont La Troisième voie du vivant. Il travaille sur la robustesse du vivant et les leçons que les systèmes biologiques peuvent offrir à nos modèles organisationnels. Défenseur d’un rapport apaisé au temps, au risque et à la complexité, il propose une vision renouvelée de la transformation publique.

Questions abordées dans l’épisode

  • Que signifie la notion de robustesse dans le vivant ?

  • Pourquoi le service public souffre-t-il d’un excès de normes et d’indicateurs ?

  • En quoi la logique de performance fragilise-t-elle les collectifs ?

  • Comment remettre du jeu dans les rouages sans sacrifier l'efficacité ?

  • Peut-on envisager une fonction publique robuste plutôt qu’ultra-performante ?

Décryptage des idées clés

La performance fragilise, la robustesse protège

Inspiré du vivant, Olivier Hamant démontre que viser la performance maximale rend un système plus vulnérable aux imprévus. À l’inverse, la robustesse, qui accepte le désordre, l’erreur, la lenteur, permet à un système de tenir dans la durée. Cette logique vaut autant pour les cellules que pour les institutions.

La complexité est une chance, pas un problème

Dans la fonction publique, on voit souvent la complexité comme un frein à l’efficacité. Or, dans le vivant, c’est la complexité qui rend les systèmes adaptables. Olivier plaide pour une meilleure écoute des signaux faibles, une redondance assumée, et une diversité organisationnelle qui favorisent la résilience.

Remettre du "jeu" dans les organisations

Tout comme une cellule a besoin de "marge" pour encaisser les chocs, une organisation a besoin de temps, de souplesse, de respiration. En voulant tout optimiser, tout contrôler, on étouffe les collectifs. Pour Olivier Hamant, il faut retrouver du jeu dans les rouages : de la latitude, de la confiance, du droit à l’erreur — autant de conditions pour une transformation durable.

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