Est-il possible de rester fonctionnaire tout en lançant sa propre entreprise ? La disponibilité offre cette opportunité, mais oser sauter le pas peut faire peur. Dans cet épisode, Sigrid Berger partage son expérience unique et ses conseils pratiques pour réussir cette transition délicate.
Ce sujet est essentiel pour la fonction publique car il montre comment les agents peuvent enrichir leurs compétences et évoluer professionnellement tout en gardant un lien rassurant avec leur carrière initiale.
« Prendre une disponibilité, c’est s'autoriser à explorer de nouvelles voies professionnelles sans perdre totalement le lien avec la fonction publique. »
Sigrid Berger est la fondatrice de Profil Public, plateforme spécialisée dans le recrutement innovant au sein du secteur public. Ancienne fonctionnaire, elle a fait le choix de la disponibilité pour développer son activité entrepreneuriale tout en conservant un pied dans l'administration publique.
Partir en disponibilité, c’est suspendre le fil de la sécurité. Pas de chômage, pas de filet, juste une conviction : celle d’avoir quelque chose à construire ailleurs, différemment. Pour beaucoup, ce choix relève presque de l’audace. Mais Sigrid le montre bien : ce n’est pas une fuite, c’est une transformation. Quand on quitte temporairement la fonction publique, on emporte avec soi un bagage immense — rigueur, sens du collectif, éthique du service.
La disponibilité devient alors un espace d’expérimentation, une manière d’apprendre autrement, de se confronter au réel économique sans renier ses valeurs. Ce n’est pas un “hors-champ”, c’est une extension du champ public.
Entre le statut de fonctionnaire et celui d’entrepreneure, il n’y a pas qu’un écart juridique : il y a un basculement intérieur. Passer du cadre institutionnel à la création d’entreprise oblige à se confronter à la peur de l’échec, au doute, à la solitude. Là où la fonction publique protège, l’entrepreneuriat expose. Pourtant, ce passage inverse la perspective : on cesse de “représenter” une structure, on devient le projet.
Cette liberté, parfois vertigineuse, apprend à faire confiance à son intuition, à valoriser son expertise autrement. Sigrid incarne cette reconquête de soi : celle d’une professionnelle qui cesse de servir un système pour mieux servir une idée.
Quitter la fonction publique ne veut pas dire la renier. Dans son parcours, Sigrid reste profondément liée aux agents, aux institutions, aux valeurs du service. Elle travaille avec eux, pour eux, en cherchant à renforcer l’attractivité RH du secteur public. C’est peut-être cela, le cœur du pari réussi : prouver qu’on peut s’émanciper sans rompre, inventer sans s’exclure.
La disponibilité devient un trait d’union entre deux mondes : celui de la stabilité et celui du risque, du cadre et de la création. Ce n’est pas une parenthèse, c’est une autre manière d’être utile.
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