Dans cet épisode, je parle de la préparation des épreuves écrites des concours de la fonction publique. Pas pour donner une méthode, ni expliquer comment réussir, mais pour clarifier une chose essentielle : il y a une différence entre réviser un concours et s’y entraîner. Je partage ce qui, dans mon parcours, a réellement compté, avec ses limites et ses ratés.
« Il y a une énorme différence entre réviser pour un concours et s’entraîner pour un concours. »
L’un des points centraux de l’épisode tient dans une confusion très répandue autour des concours : assimiler la révision à une préparation suffisante. Réviser consiste à accumuler des connaissances, à relire des contenus, à se rassurer intellectuellement. S’entraîner, au contraire, implique de se confronter aux contraintes réelles de l’épreuve : le temps, la forme attendue, la fatigue, l’incertitude. Ce déplacement est décisif.
Dans mon parcours, l’échec initial ne tient pas à un manque de travail ou de sérieux, mais à un décalage entre ce que j’avais préparé et ce qui était réellement évalué. L’épreuve écrite ne sanctionne pas uniquement un niveau de connaissance, elle teste une capacité à produire, dans un cadre donné, une réponse conforme à des attendus implicites. Tant que cette réalité n’est pas intégrée, la préparation reste partielle.
Cette distinction permet aussi de sortir d’une logique morale de l’échec. Il ne s’agit pas d’avoir « mal travaillé », mais de ne pas s’être entraînée sur le bon objet. En ce sens, l’écrit devient moins une question de mérite ou d’intelligence qu’une confrontation à un dispositif spécifique, avec ses règles propres. Comprendre cela change profondément le rapport au concours.
Dans mon parcours, le process a joué un rôle central dans la préparation des concours. Pas comme une garantie de réussite, mais comme un cadre indispensable pour avancer. Croire au process permet de canaliser l’énergie, de réduire le bruit mental, et d’éviter de se perdre dans une accumulation de doutes. Sans ce cadre, la préparation devient vite instable, décousue, difficile à tenir dans le temps.
Le process n’est pas présenté comme une recette miracle, mais comme un appui. Il permet de se concentrer sur l’essentiel, de donner une structure aux efforts, et de se mettre en situation réelle d’épreuve. En ce sens, y croire est presque une condition de la préparation elle-même : on ne peut pas s’entraîner sérieusement tout en doutant en permanence du cadre dans lequel on évolue.
Croire au process, ce n’est pas nier les limites du concours ni idéaliser ses règles. C’est accepter de jouer le jeu, pleinement, pour se donner une chance réelle. Cette adhésion n’empêche pas la lucidité, mais elle évite la dispersion. Elle permet de transformer une contrainte institutionnelle en un espace de travail clair, dans lequel on peut progresser, ajuster sa posture et, surtout, tenir jusqu’au bout.
L’échec fait partie intégrante de mon parcours de concours. Pas comme une anomalie, mais comme une étape qui a obligé à revoir certaines représentations. Rater n’a pas été vécu comme une injustice abstraite ni comme un manque de valeur personnelle, mais comme un signal : quelque chose n’était pas aligné entre ma préparation et la réalité de l’épreuve.
Ce moment a surtout mis en lumière ce que je projetais sur le concours. Les attentes implicites, les discours entendus, les récits de réussite finissent par fabriquer une image très rigide de ce qu’il faudrait être pour “réussir”. L’échec vient fissurer cette image. Il oblige à regarder ce qui a réellement compté, ce qui a été surinvesti, et ce qui, au contraire, a été négligé.
Avec le temps, cet échec a pris une autre place. Il n’est plus un verdict définitif, mais une étape structurante. Il m’a permis d’ajuster ma posture, de mieux comprendre le fonctionnement des épreuves écrites, et de sortir d’une lecture uniquement performative du concours. Cette expérience n’efface ni la difficulté ni l’inconfort, mais elle redonne de l’épaisseur au parcours. Le concours cesse alors d’être une sanction pour devenir un révélateur.
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